Mardi 27 : autour de Matera

Enfin un coin de ciel bleu en se réveillant ! Tout paraît immédiatement différent ! Nous nous éloignerons aujourd’hui un peu de Matera pour visiter deux sites.

Tout d’abord, à une dizaine de kilomètres de la ville, la Crypte du péché originel. C’est une église rupestre bien cachée, ornée de fresques du IXe siècle illustrant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Elle est surnommée la Chapelle Sixtine de l’art rupestre. Photos interdites pour des raisons de conservation. Ici, quelques photos de reproductions. 

Nous nous éloignons ensuite de Matera, direction Irsina, petite ville perchée. Nous choisissons plutôt que la grande route un itinéraire qui nous fait traverser des campagnes verdoyantes égayées par le soleil. Mais de déviations en erreurs de parcours nous nous retrouvons dans des montagnes enneigées - il est tombé 40cm de neige il y a quelques jours - et nous rendons compte que nous avons dépassé notre objectif de plusieurs dizaines de kilomètres ! Après une bataille avec un GPS capricieux, et des routes bien abîmées par les intempéries récentes, nous arrivons finalement au but pour l’heure du déjeuner. 

Nous nous enquerrons auprès de l’aubergiste qui nous ouvre sa porte, seuls touristes que nous sommes dans cette petite ville peu connue, de la possibilité de visiter la cathédrale... et là débute ce qui va rendre cette après-midi passionnante. Un coup de fil, et il nous annonce que quelqu’un viendra nous ouvrir cet édifice à la fin du repas. 

Quelques antipasti plus tard, nous faisons connaissance avec Vito, bedonnant sexagénaire passionné de l’histoire de sa ville, avec dans sa poche les clés de tous les monuments de la ville. 

Tout d’abord donc la cathédrale. Elle abrite entre autres, et c’était la raison principale de notre venue ici, une extraordinaire sculpture de Mantegna, peintre et donc sculpteur de la fin du XVe siècle. 

Vito est intarissable, nous ouvre toutes les portes avec son trousseau magique : sacristie, crypte... à chaque endroit son anecdote, mais aussi des références historiques. Le clou de la visite est cette statue étonnamment vivante, qui représente Sainte Euphémia

Vito nous fait ensuite traverser Irsina pour nous rendre à l’église Saint-François d’Assise. Là encore, toutes les portes s’ouvrent, jusqu’à la crypte couverte de superbes fresques de l’école du Giotto, en passant par la réserve d’objets sacerdotaux anciens découverts ici, et par un étonnant stock d’objets de la vie paysanne !

Dernière étape à Irsina, un système de captage de sources pour alimenter la ville, avec des galeries très anciennes, des bassins de décantation, et enfin une fontaine qui alimentait la ville. C’est un ensemble similaire à ce qui existe également dans la ville de Sienne.

Nous avons passé plus de 3 heures en compagnie de Vito, sans nous ennuyer un instant.

Il est temps de reprendre la route de Matera, pour arriver après encore quelques déviations à notre home.